Résumé :
Félix est un metteur en scène au sommet de sa gloire quand son assistant Tony et un de ses vieux compagnons de fac, Sal, s’allient afin de le faire licencier. Depuis, il a déménagé, vit en ermite dans une vieille bicoque sans grand confort, loin de tout. Un jour, il décide de reprendre du service et devient prof de théâtre dans un centre pénitentiaire où il fait découvrir Shakespeare aux détenus. Un jour, on lui donnera l’occasion de se venger de Tony et Sal avec son groupe de théâtre du pénitencier…
Critique :
Cette fois, on est loin de la dystopie de ++la Servante écarlate++ ou de l’univers de ++Captive++ par la même auteure.
Un gros coup de cœur pour ce roman qui nous plonge dans l’univers du théâtre. L’histoire se met doucement en place et débute sur la lente plongée en enfer du metteur en scène Félix : il perd sa femme et sa fille, absorbé qu’il est par le théâtre, et il perd son travail à cause de la trahison de son assistant Tony. Puis c’est l’exil dans une cabane loin de tout confort, son obsession et son esprit qui déraille, les petites choses qui lui permettent de reprendre pied peu à peu, notamment son poste de prof de littérature dans un centre pénitentiaire. Là bas il va leur faire découvrir Shakespeare…
J’ai beaucoup aimé cette manière de confronter le barde avec une réalité plus contemporaine, de montrer la légitimité que le théâtre de Shakespeare conserve, même des siècles après, y compris pour une pièce comme La Tempête, qui peut paraître plus décalée et moins pertinente pour les criminels qui composent la classe, ou plutôt la troupe de Félix.
Ce roman est un bel hommage à Shakespeare mais M. Atwood nous offre aussi de beaux portraits de personnages : Félix en tout premier lieu mais aussi ses acteurs et techniciens dont il cherche à tirer le meilleur d’eux mêmes.