L’action se passe à la fin du XIXe siècle. Arthur Conan Doyle est alors un médecin vivant dans la banlieue de Portsmouth et un auteur reconnu, notamment pour les enquêtes de son personnage Sherlock Holmes. Ce que les gens ne savent pas, c’est que régulièrement il se rend dans un monde parallèle, où Londres se nomme Londen, version déformée de notre monde. Dans ce monde, Sherlock Holmes existe, ainsi que Watson et Moriarty. Les Worsh cohabitent avec les humains. Ces créatures sont des espèces de nounours pacifiques et hyperévolués qui ont partagé leur science avec les terriens. Arthur est un jour sollicité pour participer àla capture de Jack l’Eventreur dans Londen, en espérant glaner des informations pour arrêter le meurtrier qui sévit dans son monde…
Le style est fluide et on oscille entre fantastique (on retrouve notamment des créatures propres à ce genre) et science-fiction (quand le narrateur nous décrit les machines que les Worsh ont permis de réaliser).
Les personnages sont variés et assez approfondis, même des personnages plus secondaires comme Shiva (une femme proche de Moriarty). Arthur est un gentil docteur, un peu contraint et forcé de participer à ces aventures et frustré d’être connu pour ses nouvelles policières alors que les productions dont il est le plus fier sont ses romans historiques. Watson est un savant un peu fou (pourquoi qu’un peu d’allleurs) et Sherlock est bizarre à souhait. Le détective est plus sombre que jamais, inquiétant. L’auteur a développé à outrance des traits présents dans les nouvelles de base pour offrir un personnage qui met assez mal à l’aise, certes il oeuvre pour le bien mais tous les moyens sont bons, vraiment tous.
Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est ce jeu avec la fiction. On rencontre d’autres auteurs bien réels (Wilde, London, etc…) d’autres personnalités réelles de l’époque en question (peut etre un chouia trop jeunes par rapport à leur âge réel). Le jeu entre fiction et réalité, le choix de l’époque et du contexte (notamment la lutte contre Jack l’Eventreur) n’est pas sans me rappeler Anno Dracula de Kim Newman. Mais j’ai trouvé aussi un petit coté Fforde aussi.
L’intrigue est passionnante. Surtout dans la première moitié. Puis ca s’essoufle un tout petit peu (suite à la résolution de la première enquête) puis ca redémarre mais j’ai trouvé la suite un peu moins bien. Quelques longueurs aussi dans la seconde moitié mais le livre reste très très bon.