Tout d’abord, je voudrais remercier les éditions Voy'[el] et le site Simplement Pro pour m’avoir fait bénéficier de ce roman en SP (et en avant première en plus puisque ce roman sort aujourd’hui).
Résumé de l’éditeur :
Sayani était né dans un pays aux formidables montagnes et aux forêts profondes peuplées d’animaux extraordinaires et de créatures magiques. Son peuple vivait en harmonie avec la nature et prospérait sous la vigilance des dieux qu’on appelait aussi deiwas. Chaque tribu avait son chef et son shaman et toutes respectaient leurs ancêtres.
Sayani, quant à lui, coulait une existence paisible parmi les siens, jusqu’au jour où une terrible famine frappa toute la région. Plongez dans ce récit aux confins d’un Pérou imaginaire et suivez Sayani dans son incroyable quête.
L’histoire. Le lecteur suit avec intérêt les pérégrinations de Sayani, jeune homme au départ un peu perdu. L’intrigue est assez classique, une quête d’initiation qui permet au héros de se connaître et de s’affirmer mais l’originalité réside dans deux éléments, la personnalité du héros et l’univers de fantasy évoqué par l’autrice.
Le héros. Très vite, Sayani apparaît comme un héros bien différent de ceux des récits d’initiation habituels. Quatrième et dernier fils du chef du village, Sayani ne consacre pas sa vie à la guerre. Il est l’apprenti du chaman et se consacre au bien être de son village. Très tôt, il indique son aversion pour la violence, contrairement à ses frères, trois grosses brutes égoïstes. Je ne me souviens plus des péripéties mais je n’ai pas de souvenirs de combats épiques menés par Sayani lui-même. Il peut être rusé mais il ne se construit pas sur une violence et une domination d’autrui. J’aime beaucoup les issues des conflits qui parsèment le roman, notamment face au dieu-jaguar.
L’autre aspect dépaysant est la romance entre Sayani et un autre jeune homme. Je ne raffole pas des romances, ou plutôt je ne raffole pas des romances mièvres mal écrites et ce n’est pas le cas ici. On suit Sayani dans son apprentissage de l’amour. J’ai aussi aimé comment le personnel et le collectif étaient entrelacés dans les motivations du personnage, tiraillé entre son désir de réaliser sa quête et le danger le menaçant, lui mais aussi les autres qui le côtoient.
L’univers de fantasy. Corinne Guitteaud choisit ici de situer son récit initiatique dans un Pérou fictif, en s’inspirant de légendes sud américaines. C’est dépaysant car c’est une mythologie que je connais peu mais qui se révèle passionnante avec un panthéon de dieux locaux qui interviennent dans la destinée des hommes. Ce récit me donne envie de me plonger dans cette mythologie afin de pouvoir mieux faire la part entre légendes locales et apports de l’autrice.
En bref. Un récit d’initiation atypique, loin des idéaux guerriers d’un certain nombre de récits plus classique, dans un univers passionnant. Pas de grandes scènes de combat sanglant mais un sentiment assez diffus de sérénité transmis au fur et à mesure du roman.