Résumé (Livraddict)
La tâche qu’elle avait entreprise lui pesait : vivre seule avec Kerleu dans une contrée inconnue et déserte. Et, d’une manière ou d’une autre, le faire changer. Aider ce fils à devenir un être moins étrange, moins difficile à comprendre. Lui sortir de la tête les drôles d’idées du chaman et les remplacer par les talents dont il aurait besoin. Le laver de la magie que Carp commençait à cultiver en lui, comme elle aurait nettoyé une plaie pour bannir l’infection. Toute à sa détermination, elle serra les dents. Elle réussirait. Et jusqu’à ce moment-là, elle vivrait seule, à l’écart des hommes. Plus de mal fait à Kerleu. Plus de mal fait à personne. Dans un univers désolé où le froid et la nuit règnent en maîtres, le combat d’une femme hors du commun pour protéger son fils, l’inquiétant Kerleu.
Critique
En fait, c’est plutôt une relecture. J’ai décidé de vider mes placards et je me suis dit qu’avant de le donner, je pouvais lui donner une seconde chance car je n’en gardais qu’un souvenir diffus et peu positif. Peu positif, je comprends pourquoi avec la relecture.
Tout d’abord, Megan Lindholm est l’autre nom sous lequel Robin Hobb écrit. Alors que l”’Assassin royal” avait un côté épique et beaucoup de rebondissements, la narration est beaucoup plus lente dans ”Le Peuple des Rennes”, qui fait partie d’un dyptique. Et clairement, l’auteure nous laisse sur un cliffhanger qui incite à lire la suite :).
L’intrigue est plus épurée dans” Le Peuple des Rennes” : on suit Tillu, une guérisseuse, qui décide de quitter la tribu avec laquelle elle vit car son fils est mal perçu et a été choisi par le vieux chaman Carp comme apprenti. Carp convoite aussi Tillu comme femme et elle sait qu’elle vit alors dans une tribu patriarcale où sa voix compte peu. Elle décide donc de fuir au milieu de la nuit avec son fils pour vivre dans un désert glacé. Elle y rencontre le Peuple des Rennes, qui est un peuple où les mœurs sont différentes.
Je comprends pourquoi j’ai peu aimé, étant plus jeune : ce roman est plus tourné sur la vie intérieure des personnages, leurs doutes, leurs peurs et moins sur l’action, les rebondissements. Attention il y en a quand même mais on est loin du road trip de l’Assassin Royal. On suit Tillu se battre avec les éléments pour survivre dans la neige ainsi que toutes ses réflexions concernant son fils si étrange. Pour le coup, j’ai trouvé que ce roman me rappelait ”Il faut qu’on parle de Kevin” de Lionel Shriver, pour ce tiraillement de Tillu entre aimer et détester son fils bizarre et assez égocentrique.
Au final, j’ai bien aimé ce roman. J’ai trouvé que les personnages, notamment Tillu et Heckram (un membre du Peuple des Rennes) sont très attachants. Ils sont bien construits et très bien développés. C’est avec plaisir que je lirai le deuxième tome, pour savoir comment tout cela finit (oui parce que même si relecture, j’ai oublié 🙁 ).