L’un des thèmes de civilisation de l’agrégation 2022 d’anglais est le droit de vote des femmes de 1775 à 1965. C’est dans ce contexte que je me suis procuré et que j’ai lu ce livre passionnant. Il relate le combat de ces femmes américaines qui ont milité pendant des années pour obtenir la citoyenneté à part entière, y compris le droit de votes. Il tourne surtout autour de la poignée de femmes qui ont eu des rôles déterminants dans ce combat : Elizabeth Cady Stanton, Susan Anthony et Alice Paul.
Cet ouvrage a de nombreux avantages :
=> il est écrit de manière simple et fluide. Il n’y a pas d’abréviations à gogo et quand il y en a, elles sont d’abord explicitées et pas utilisées sans cesse, ce qui pourrait à force gêner la compréhension.
=> il comporte des digressions utiles. Par exemple, quand elle mentionne le manque de droits des femmes au début de son cadre, elle donne des exemples précis (pas le droit d’avoir des possessions, pas le droit de garder son salaire etc.). Autre exemple, quand il s’agit de transformer le texte qui donne le droit de vote aux femmes en amendement officiel et l’ajouter à la constitution, l’auteure explique le fonctionnement : le texte doit d’abord être accepté aux deux tiers des voix au congrès au niveau fédéral (House of Representatives et Senate) avant d’obtenir la ratification par les trois quart des états. Je ne sais pas si ces précisions sont utiles pour un américain mais elles sont plus que bienvenues pour moi ^^.
=> il est bien documenté. Très régulièrement, l’auteure cite les mots mêmes des personnes dont elle parle : extraits de discours, de lettres, d’autobiographie. L’ouvrage est richement illustré : photographes des personnes mentionnées, unes de journaux, documents provenant des campagnes. Il y a des ressources en fin d’ouvrage et même une chronologie.
En ce qui concerne le contenu, j’ai trouvé assez intéressant de voir comment les différents combats de l’époque se soutenaient ou entraient en conflit. Certaines militantes pour le droit de vote provenaient de milieux militants pour la Temperance ou l’abolition de l’esclavage car le droit de vote des femmes semblaient à un moment un outil pour de plus grandes réformes mais il y eut des compromis à faire car certains pouvaient soutenir l’abolition mais pas le droit des femmes et inversement.
La seule frustration procurée par cet ouvrage réside dans les dates choisies : il commence plus tard et finit plus tôt que le thème de l’agrégation. Par exemple, il se clôt avec le passage du 19e Amendement en 1920 mais en deux ou trois phrases, l’auteure rappelle que pour certaines femmes, à cause de leur ethnicité, le droit de vote vint plus tard.
Bref un ouvrage passionnant, très clair et instructif qui me semble un très bon point de départ pour travailler ce thème.