Résumé éditeur :
Aux Mûriers, l’ennui tue tout aussi sûrement que la vieillesse. Matt Cirois, 90 ans et des poussières, passe le temps qu’il lui reste à jouer les gâteux. Tout aurait pu continuer ainsi si Maglia, la doyenne de la maison de retraite, n’avait vu en rêve le fléau s’abattre sur le monde. Et quand, après quarante jours et quarante nuits de réclusion, les pensionnaires retrouvent la lumière et entrent en chaises roulantes dans un Paris dévasté, c’est pour s’apercevoir qu’ils sont devenus les proies de créatures encore moins vivantes qu’eux. Que la chasse commence…
Critique :
C’est assez récemment que je me suis mise à lire des récits de zombies et des fictions post apo. Je n’ai probablement pas tous les codes ni toutes les références. Je n’ai par exemple vu aucun film de Romero, pourtant une oeuvre culte dans le genre. Cela dit, même pour quelqu’un d’habitué à ce genre, je pense que l’Evangile Cannibale de Fabien Clavel doit être assez déconcertant.
Au départ on a un récit typique de zombies : des gens ouvrent la porte, un jour et s’aperçoivent que les morts ne restent plus morts mais se baladent en ville pour manger les vivants. Sur le papier, c’est typique. Dans les faits, nos personnages sont les pensionnaires d’une maison de retraite, grabataires et en fin de vie. Et la ville, c’est Paris. On obtient un road movie en fauteuils roulants avec pause régulière pour faire le plein de couches et de médocs.
Première chose déconcertante : la manière dont le récit est racontée. On nous explique assez vite qu’on a entre les mains la transcription d’un récit fait au jour le jour par le héros, enregistré sur un dictaphone. Très vote on comprend aussi qu’on ne lit qu’une version de l’histoire et qu’il y a des choses que notre narrateur ignore dans le meilleur des cas…
Autre originalité de ce texte : on est loin du héros dans la force de l’âge qui va réussir à mettre une raclée aux zombies par sa force et son astuce. Le protagoniste est un petit vieux aigri et mesquin, un peu parano sur les bords. En prime ce petit vieux est cynique et a un humour très grinçant. Ça ne le rend pas très sympathique mais ça donne un récit haut en couleurs.
Bref entre la manière de raconter et la personne qui raconte, il faut sérieusement lire entre les lignes et j’ai beaucoup aimé ce côté. Ce n’est qu’avec le dénouement que le héros montre toute l’ampleur de sa personnalité, on va dire ça comme cela. J’ai eu du mal à me plonger dans le style du texte mais au final j’en garde un bon souvenir.