Résumé :
Suffragette avant l’heure, l’indomptable Charlotte Ellison contrarie les manières et codes victoriens et refuse de se laisser prendre aux badinages des jeunes filles de bonne famille et au rituel du tea o’clock. Revendiquant son droit à la curiosité, elle parcourt avec intérêt les colonnes interdites des journaux dans lesquels s’étalent les faits divers les plus sordides. Aussi bien le Londres des années 1880 n’a-t-il rien à envier à notre fin de siècle : le danger est partout au coin de la rue et les femmes en sont souvent la proie.
Critique :
Tout d’abord, je voudrais commencer par deux petites remarques. De un, je me souviens que ma mère aimait énormément cette auteure et lire les enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt m’a fait penser à elle. De deux, je remercie mon amie Amandine pour m’avoir fait découvrir la vie de cette auteure, avec notamment son passé sulfureux ([Plus dé détails ici|https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Perry]).
L’action se situe dans les années 1880 dans un quartier assez cossu de Londres. On suit la famille Ellison, les parents ainsi que leurs trois filles, Sarah, Charlotte et Lucy. On se concentre surtout sur Charlotte, jeune femme indépendante, intelligente et rebelle, ce qui en fait une jeune fille difficile à marier. Un meurtrier hante le quartier, ayant déjà tué une domestique un peu volage et une jeune fille de bonne famille un peu frivole. Peu à peu l’assassin se rapproche et menace la sérénité de la famille, directement et .. indirectement.
J’ai beaucoup aimé ce roman. J’aime les différents personnages, notamment féminins : la grand mère vieux jeu et de mauvaise foi, la mère effacée, qui essaie d’obéir aux convenances, l’impertinente Charlotte, la frivole Lucy …La question féminine à l’époque victorienne est bien traitée je trouve : le deux poids deux mesures pour juger le comportement des uns et des autres. Dans ce premier tome, Thomas Pitt est assez peu présent, assez énigmatique : c’est un policier chargé de l’enquête, il fait quelques apparitions et interrogatoires chez les Ellison et on a surtout une vision externe de cet homme, même si il semble avoir un visage et des attitudes assez expressives.
D’un point de vue de l’intrigue policière, j’avais assez vite compris d’où pouvait venir le danger. Comme on suit surtout Charlotte, on obtient peu d’informations directes : une femme à l’époque ne pouvait pas sortir et mener l’enquête. Donc elle a beaucoup d’indices indirects et d’informations rapportée par les hommes de la famille et par Thomas Pitt. On a beaucoup de réflexions et d’échanges dans la famille et peu d’actions de première main. Même le journal n’est pas convenable pour une femme car cela parle de crimes. Charlotte doit le lire en cachette dans le dos de son père. C’est un peu frustrant mais cela montre aussi les limitations qu’une femme subissait pour l’époque.
Bref une lecture très sympathique qui me donne envie de lire la suite des enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt.