Résumé (éditeur) :
Si vous deviez choisir entre l’Amour, la Famille ou le Pouvoir, tout en sachant que vous perdriez à jamais les deux autres, quel serait votre choix? Alors que le feu du dragon consume encore les ossements de son père, Aruta, lui, a déjà pris sa décision!
Aruta, Véga, Deneb…
Trois étoiles aux destins entremêlés par les desseins tortueux des kamis. Une épopée de fantasy épique à travers un Hokkaido féodal et merveilleux.
Plongez au temps des samouraïs, des dragons et des démons-renards. Une époque où la tradition et l’honneur imprègnent encore les gestes des guerriers. Mais la vie du samouraï est aussi brève que la floraison du cerisier ; dans les ténèbres, des complots se trament et les allégeances évoluent…
Critique :
Tout d’abord je voudrais remercie Axel Witzke pour ce SP (via Simplement Pro)
On suit donc les aventures d’Aruta, un jeune homme qui décide de voler de l’or afin d’aider sa famille à survivre. Mais cette décision lui coûtera cher, à lui ainsi qu’à sa famille. C’est un jeune homme courageux mais un peu empoté et maladroit. Il est honnête, malgré son vol initial uniquement motivé par les circonstances : sa famille est pauvre, ne vit que des bêtes qu’ils élèvent et l’hiver qui s’annonce pourrait leur être fatal. Il a un frère jumeau. Dès le départ, son frère Deneb contraste avec Aruta : il est plus paresseux et rancunier.
J’ai aimé ce roman parce que il constitue une véritable plongée dans une époque et un lieu qui ont leur identité propre. L’auteur a choisi de situer son aventure dans un univers très proche du Japon à l’époque des samouraïs, mais un Japon où les créatures surnaturelles sont encore présentes, bien que plus rares à cause notamment de l’expansion des hommes. Ce cadre imprègne l’écriture de l’auteur : le texte regorge de mots japonais (koto, oni, shashi, kami etc. ). Rassurez-vous il y a des notes pour s’y retrouver. Des notes bien fournies avec des idéogrammes et des précisions intéressantes. Et même si on n’y a pas recours (j’avoue, je ne trouve pas les notes pratiques avec un ebook), on devine et on suit très bien l’histoire.
Non seulement l’écriture d’Axel Witzke nous emmène dans un univers qui lui est propre, mais elle nous raconte aussi une histoire épique, avec un héros attachant, qui aura des épreuves et des coups durs. L’écriture est fluide. On se laisse bien mener du début à la fin, même si j’ai trouvé la mise en place un peu longue (mais là je chipote vraiment). Pour le coup, la fin est un peu abrupte. C’est un roman en deux parties et j’espérais une fin moins en “cliffhanger”. Mais pour le coup, le cliffhanger est assez efficace. J’ai envie de connaître la suite.
Aruta est un personnage sympathique : honnête, modeste, parfois avec des préjugés mais avec l’honnêteté de se remettre en question quand son amie Washi le lui fait remarquer. Le traitement des relations entre les personnages est un gros point fort du roman : les relations entre Aruta et son amie, Washi, mais aussi avec son frère Deneb, avec Véga ou avec certains personnages de la cour royale. Aruta est parfois naïf mais il n’est pas niais et sait s’adapter très vite. Il est astucieux et débrouillard.
Deux petites choses, cependant, m’ont un peu gênée. Tout d’abord Aruta culpabilise beaucoup, voire beaucoup trop à mon goût. Certes il a de bonnes raisons de se sentir coupable mais j’ai trouvé cela trop présent, ou donné peut être de manière trop explicite qui se devient à force un peu répétitif. L’autre point : Aruta “prend cher” et ce, dès le début du roman. Ce point-là m’a vraiment gênée pour deux raisons. De un, la narration passe sur la convalescence assez vite (ce qui est logique, ce n’est pas forcement intéressant pour le lecteur) mais je n’ai pas senti le passage du temps dans l’histoire. Résultat : j’ai presque eu l’impression qu’il avait pris cher, et s’était relevé aussitôt, un peu comme les catcheurs envoyés au tapis qui s’assoient à peine le sol touché comme ils avaient un ressort au niveau des hanches. L’autre raison : il survit à un tel déferlement de violence qu’on se dit que, quoiqu’il arrive après, ça sera de la gnognotte après ça et au final cela rend les autres dangers moins impressionnants.
Sincèrement, je chipote parce que j’ai passé un bon moment lors de ma lecture. Aruta est attachant, naïf et honnête sans être benêt, astucieux sans être crapuleux. J’ai clairement été transportée dans un univers dépaysant et passionnant. Et je veux connaître la suite (qui devrait paraître dans pas si longtemps que cela apparemment).