Ce roman est le troisième tome de la troisième trilogie autour de l’assassin royal, FitzChevalierie Loinvoyant (Fitz Farseer). Ce tome n’est pas encore paru en français (et je me base sur l’édition anglaise, et non sur la française qui fait x tomes). Attention aux spoilers par rapport aux deux premiers tomes.
Quand j’ai commencé à lire de la fantasy, j’ai découvert trois univers qui m’ont marquée : le Disque-Monde de Pratchett, la Terre du Milieu de Tolkien et le Royaume des Anciens de Robin Hobb. Je me rappelle clairement être rentrée dans une célèbre chaine de librairies qui fonctionnait par abonnement, avec la mission d’acheter les livres du trimestre (obligation à l’époque). J’avais discuté avec la vendeuse/libraire qui m’avait tendu le premier tome de l’Assassin Royal en me conseillant d’essayer ça. Je crois bien que c’était ma première vraie rencontre avec la fantasy.. Pourquoi je me souviens de ça ? parce que ce tome a le même arrière goût que la Couronne du Berger de Pratchett. Ce tome ressemble fortement à la fin d’un cycle et je ne parle pas simplement la fin d’une trilogie.
Coté intrigue, je vais essayer d’être le plus vague possible pour éviter trop de spoilers. A la fin du tome précédent, un certain nombre de personnages, sympathiques ou non, pour des raisons diverses et variées, sont en direction de Clerres, la cité natale du Fou, celle où les prophètes blancs sont élevés, éduqués, cultivés. Parmi ces personnages, on trouve Fitz et le fou engagés dans ce qui semble une mission suicide dans le but de détruire cette ville. Afin de se rendre là-bas, Fitz et ses compagnons vont devoir traverser le désert des pluies, les îles pirates à bord d’une vivenef, l’un de ses “bateaux vivants”.
Pour les lecteurs assidus de Robin Hobb, ce tome est un plaisir dans le sens où l’on retrouve un certain nombre de personnages et de lieux des différentes trilogies que l’auteur a écrites dans cet univers, et pas uniquement ceux de l’Assassin Royal. On retrouve les vivenefs, les familles qui y sont liées, avec pour personnage central le fou, ce personnage aux multiples identités qui est aussi bien Bien-Aimé (le prophète blanc qui utilise Fitz comme catalyste pour essayer de changer le monde), mais aussi Ambre, une sculptrice.
Je ne sais pas si Robin Hobb écrira de nouveaux textes dont l’action se situe dans cet univers. Elle a annoncé avoir des projets d’écriture en tant que Megan Lindholm (pseudonyme sous lequel elle écrit plutôt de l’urban fantasy, du fantastique etc). Mais au travers de ce roman, elle semble clôturer un certain nombre de fils narratifs : de grands changements bouleversent les marchants du désert des pluies, des bouleversements aussi politiques avec de nouvelles alliances qui se tissent mais aussi une génération qui laisse la place à une nouvelle génération… La fin est émouvante, inévitable au final mais elle est aussi parfaitement satisfaisante en ce qui concerne Fitz et le fou.
J’ai énormément aimé ce roman. Un peu long tout de même : 835 pages (mais je lis beaucoup plus lentement en anglais, cela a joué sur mon impression de lenteur). J’apprécie ce sentiment de “fermeture”, cette idée qu’un point final a été apporté, que la boucle est close.