Présentation par l’auteur :
Elle avait disparu il y a bien des années. Il me disait qu’il avait oublié, que la balle qui avait perforé son crâne avait emporté ses souvenirs. Mais je savais qu’il me cachait quelque chose. Y avait qu’à voir toutes les cicatrices dont il refusait de parler. Ou la façon dont il vivait retiré du monde, hanté par de terribles secrets du temps où il travaillait pour les Renseignements. Avec pour seule compagnie la chienne abandonnée que j’étais.
Aussi, quand deux gars se sont pointés chez nous pour essayer de remuer le passé, j’ai compris qu’il se passait quelque chose. Que j’allais le perdre. Pour un fantôme, une femme dont il tentait désespérément de nier l’existence.
Mais je n’allais pas me laisser faire. Pas question de le voir me filer entre les doigts et détruire tout ce que nous avions construit ensemble. Et pour ça, j’allais devoir l’aider à démêler l’écheveau de ses souvenirs. Aussi terribles qu’ils soient.
Critique :
Voici le second roman de Patrick Ferrer. Du même auteur, j’avais déjà lu le Baiser de Pandore, un roman policier et un recueil de nouvelles, Les Glaneuses de temps et autres nouvelles. J’avais apprécié les deux lectures. Donc c’est avec plaisir que j’ai accepté ce second roman en service presse. Tout d’abord je tiens à remercier l’auteur pour cette opportunité.
J’ai beaucoup aimé ce second roman qui se situe dans la lignée du Baiser de Pandore dans ses ingrédients : de l’espionnage (le héros a travaillé pour les Renseignements), des personnages féminins forts (point commun aussi avec les nouvelles) et, à travers le titre au moins, un certain goût pour les références mythologiques.
La construction du roman m’a bien plu. Le texte s’ouvre sur le héros qui se fait embarquer par deux types. On sent que son passé rôde et va ressurgir mais le narrateur n’en dit pas trop et l’entrée en matière est très efficace. Dès le premier chapitre, on veut savoir ce que ce héros, Chapelle, nous cache. Et l’auteur nous fait attendre. Il alterne les points de vue et les époques. Le lecteur doit alors reconstituer l’histoire peu à peu, à coup de flashbacks et de non-dits.
Petit mot sur la couverture. Elle est jolie mais on se demande un peu le rapport entre une statue d’ange et cette histoire d’un espion qui a un secret inavoué. Tout d’abord un lien évident : Chapelle est devenu sculpteur de statues. Mais, quand on regarde bien la statue de la couverture, elle est traversée par des failles, comme si elle avait été cassée et avait été reconstituée, comme ce récit qu’on aborde par des petits bouts qu’il faudra rassembler pour obtenir une histoire complète. En fait, tout est sur la couverture 🙂 mais ça vaut quand même le coup d’aller au delà ^^.