Résumé de l’éditeur
Dans les vestiges d’un ancien hôpital psychiatrique, un vieux docteur et son équipe tentent de recréer la race des loups-garous aujourd’hui disparue. Seulement, lors d’une sortie souterraine, le sujet de ces expériences échappe au contrôle de ses maîtres.
Dans les Boves d’Arras, trois touristes anglais sont retrouvés massacrés. Après une battue stérile, la Police s’apprête à classer l’affaire. C’est compter sans la ténacité d’un flic peu ordinaire, le lieutenant Gabriel Papadhόpoulos.
Avec son ami d’enfance doté de pouvoirs parapsychiques, Abdelkacem Alhazred, Gabriel va découvrir que l’Enfer possède une porte ouverte sur notre monde et que les démons qui le peuplent aiment bien trop le goût du sang.
Critique
Tout d’abord, je voudrais dire que ce livre est un bel objet : couverture travaillée (avec sa dose de rouge vu le thème), bonne reliure, joli papier, police agréable à lire et beau petit pavé. Donc un grand format (avec un prix de grand format, 21 € en tarif plein) mais c’est amplement justifié.
On plonge sans problème dans ce roman fantastique avec des loups garous, des démons et autres. On est presque à la limite de la science fiction avec ce personnage de savant fou qui veut recréer les loups garous dans son laboratoire. Un petit côté roman policier avec l’amorce du roman (des cadavres découverts dans un site touristique et deux flics qui enquêtent)
Globalement, j’ai apprécié cette histoire. J’ai trouvé que le décor choisi, les Boves d’Arras, avait ce qu’il fallait de mystère et de glauque pour se prêter à cette histoire.
La plupart des personnages “humains” ne sont pas désagréables : Gabriel, flic un peu tête brûlée, un peu rebelle et avec un passé difficile, son copain Abdelkacem, Annie la proviseure d’un lycée… Il y a un certain nombre de personnages secondaires, assez bien travaillés.
Cependant trois points m’ont déconcertée. Tout d’abord, il faut savoir que Le Gout du Sang (avec sa couverture à dominante rouge, avec une lune qui dégouline de sang) est un roman violent, gore (tortures etc) et trash (nombreuses scènes de viol). On est plus dans un bon vieux roman d’horreur à la Masterton (un autre auteur qui mélange aisement sexe et surnaturel horrifique) que dans du fantastique classique. Un ton qui m’a surprise car je ne m’y attendais pas (oui, je sais, la couverture rouge, la lune qui dégouline, le loup etc… ça aurait du me mettre sur la voie…)
Le second point m’a plutôt “gênée” : Kuego est un personnage central mais il est “dérangeant”, ambigu. Bref, lui, je ne l’aime pas des masses et pourtant il a un côté fascinant, mais c’est un chasseur de monstre dur et froid.
Enfin, un passage m’a un peu perdue : les explications surnaturelles d’Abdelkacem. Dans ce roman, l’auteur tente de nous faire absorber en peu de temps une mythologie sur l’au-delà qui est assez dense (plan des démons, autres plans d’existence etc.). Autant certaines idées sont faciles à absorber car elles sont assez classiques (le monde des démons par exemple, l’existence de goules), autant les aspects propres à cet auteur sont présentés rapidement, trop rapidement et laissent un souvenir un peu embrouillé.
Donc voilà, un récit bien construit, qui emprunte à plusieurs genres, qui tente de se construire sa propre mythologie (un peu difficile à digérer mais qui n’empêche pas de profiter du récit). Cependant un récit gore / trash, loin du fantastique mielleux de Twilight (oui je sais les références…) ou d’un fantastique plus allusif comme les classiques du genre (Dracula par exemple). Enfin, il y a un second tome en préparation et je pense que je vais probablement craquer :).