Présentation éditeur :
Tiphaine Patraque, 9 ans, apprentie magicienne, part à la recherche de son petit frère, enlevé par la Reine des fées. Comme si elle n’avait pas assez de soucis à la ferme avec le monstre dans la rivière et un cavalier sans tête qui se balade dans le coin…
Tiphaine, armée d’une poêle à frire et d’un livre de magie emprunté à Mémé, demande de l’aide aux Nac Mac Feegle, des petits êtres hargneux à la peau bleue, virés du royaume des fées pour débauche et alcoolisme aigu. Que la fête commence !
Critique :
Ce roman appartient à l’univers du Disque-Monde. Il ouvre aussi une nouvelle sous-série avec pour protagoniste Tiphaine Patraque, jeune laitière obligée de devenir sorcière pour sauver son petit frère.
On y retrouve des thèmes récurrents dans l’oeuvre de Terry Pratchett : un enfant / adolescent qui grandit (cf la Huitième Fille, Mortimer, Sourcellerie, Pyramides, Eric, le Fabuleux Maurice), la jeune fille qui voit vraiment les choses (genre le fait qu’elle voit les monstres, ça rappelle un peu Susan, la petite fille de la Mort), le pouvoir de l’esprit et des histoires…
Il me semble plutôt que cette nouvelle sous-série n’est qu’une prolongation indirecte de celles des sorcières, tellement les termes abordés sont proches. Par exemple, dans ce roman l’ennemi est la reine des fées, c’est-à-dire la reine des elfes (dans le folklore britannique et chez Tolkien aussi, les fées et les elfes, c’est tout pareil) que les sorcières affrontent dans Nobliaux et Sorcières. De même, alors que Mémé Ciredutemps reproche à la reine des elfes de ne jamais murir, Tiphaine lui dit qu’elle est comme un enfant coincé dans un corps d’adulte. Autre reprise : l’importance du métal contre les créatures magiques, emprunt encore à la mythologie britannique.
J’ai passé un bon moment à lire ce roman mais ce qui me gène c’est qu’il est trop proche de la sous-série des sorcières et que je n’y vois qu’une reprise de Nobliaux et Sorcières : même intrigue (sauver un homme enlevé par la reine des fées / elfes), mêmes principes (parler pour ceux qui ne peuvent pas, voir au-delà de la réalité, le pouvoir des histoires et des rêves, savoir quand ne pas utiliser la magie). Bref la seule originalité de ce tome, c’est peut être ses ressorts comiques : les Nac Mac Feegle et le crapaud. J’ai surtout aimé le crapaud.
Ce roman est classé habituellement dans la littérature jeunesse mais cette catégorisation me pose problème. Généralement, c’est l’accumulation d’ingrédients précis qui indique que c’est de la jeunesse : un jeune héros (mais comme d’autres Pratchett pas jeunesse), un parcours initiatique (comme d’autres Pratchett pas jeunesse…), des thématiques qui parlent aux jeunes lecteurs comme les contes de fées (comme d’autres blablabla). Le style ne me semble pas particulièrement plus simple que dans les autres Pratchett. Bref, l’étiquette jeunesse ne me semble pas plus justifiée que cela …
Un bon Pratchett, mais trop de reprise par rapport à Nobliaux et Sorcières qui me semble meilleur. Par contre, ça m’a donné envie de lire la suite des aventures de Tiphaine Patraque.