Pour le mois d’avril, j’ai décidé de me donner deux buts : lire des bouquins de James Herbert (suite à son décès, j’aurais aimé le connaître plus et ça me replonge dans la lecture de romans d’horreur comme quand j’étais ado, ca me rajeunit … ou pas 🙂 ) et des classiques anglais…
Résumé :
Jim Hawkins est le fils d’un couple d’aubergistes. La taverne de son père abrite un mystérieux client, le Capitaine. Ce dernier est assez turbulent : il boit dur, il a des propos un peu agressifs parfois, il chante fort des chansons de pirates. Il a aussi une trouille bleue d’un homme à la jambe de bois… Un soir, peu après le décès du père, l’auberge se fait attaquer… Le Capitaine meurt et le jeune Jim prend dans le coffre de l’homme l’argent dû à l’auberge mais aussi une mystérieuse carte qui devrait le conduire à une île et à un trésor …
Critique
L’obstacle le pus gênant que j’ai rencontré pendant ma lecture réside dans le vocabulaire utilisé. Beaucoup de termes marins que je ne connaissais pas et pas forcément envie de vérifier à chaque fois (surtout vu le nombre). Résultat ce choix (qui est cependant logique, il est normal de parler de proue et de poupe sur un bateau ainsi que de faire des manœuvres) a quelque peu rebuté la néophyte que je suis. Quand je voyage en mer, je prend généralement un ferry donc point de voiles…
Mon choix de commencer mes classiques anglais par l’Ile au Trésor n’est pas anodin. Tout d’abord ce livre semble laisser une forte impression (positive ou négative). Bizarrement les amis sont très enthousiastes et les ami-e-s sont plus mitigées.
ATTENTION Spoiler ! Je voulais aussi lire ce roman pour une autre raison : certains critiques font débuter le roman d’aventures avec l’Ile au Trésor. Ce roman en pose les bases qui rejoignent aussi le schéma du parcours initiatique : un héros jeune, qui “perd” ses parents (le père meurt et il part en voyage loin de sa mère), il est plongé dans un monde qui lui est inconnu et loin du foyer familial (le bateau puis l’ile) et vaguement hostile aussi (mutinerie et nature non apprivoisée, problème de provision), puis il trouve un guide qui lui apprend la vie (le docteur Livesey tient ce rôle, mais Long John Silver aussi quelque part). Puis Jim grandit et prend des actions d’adulte (il vole le bateau, réussit plus ou moins à le manœuvrer alors qu’il n’était qu’un domestique du docteur mais il tue aussi, plus ou moins volontairement, un des pirates) puis enfin il retourne à la civilisation, bénéficiant de son nouveau statut.
Un grand nombre de thèmes propres au roman d’aventures débutent leur carrière littéraire / romanesque dans ce livre et on peut sentir l’influence de ce genre (certains diraient de cet hypergenre) sur toute la culture populaire : le schéma initiatique, mais aussi le thème de la trahison (le jeune trahit son guide pour au final le dépasser et c’est en le dépassant qu’il devient un adulte lui même : Jim est encore plus retors que Long John Silver et le “bats” en lui volant le bateau qui lui appartenait en tant que chef des pirates).
Enfin un dernier truc qui fait que j’ai eu du mal à accrocher, c’est qu’on sent bien une certaine exclusion des femmes qui fait qu’en tant que lectrice je me sens bah exclue. Peu de personnages féminins (ok à part la mère et la femme de Long John Silver dont on parle mais qu’on ne voit pas pour cette dernière). Par la suite le roman d’aventures est très misogyne. Je ne sais pas si on peut dire que l’Ile au trésor est misogyne, il n’y a pas, je trouve, le culte de la virilité qui sera développé par la suite dans les romans d’aventures mais on sent quand même que c’est un monde d’hommes et il n ‘y a que peu de places pour une femme, une lectrice dans cet univers.
Au final j’ai assez peu aimé le livre, bien écrit mais trop de termes marins. J’ai surtout continué pour repérer les éléments qui donneront naissance au roman d’aventures mais je n’ai pas plus accroché que cela.