Résumé :
Toussaint 1943. Gwenn, une jeune orpheline, découvre l’une de ses consœurs, lavandière, noyée dans le lavoir de Concoret, un petit village en lisière de la forêt de Brocéliande. Dahud, doyenne et mère de la victime, incrimine les lavandières de la nuit, ces créatures surnaturelles qui, d’après les légendes bretonnes, lavent les linges ensanglantés de leurs enfants mort-nés. Les soupçons se portent bientôt sur deux suspects bien réels : Philippe de Montfort, un jeune noble à qui l’on prête une liaison avec la défunte, et Loïc, un charbonnier bossu méprisé de tous. Les deux hommes inspirent à Gwenn des sentiments contradictoires. Amitié, admiration, pitié, amour ? Quand Loïc est pourchassé par les SS qui l’accusent de terrorisme, Gwenn le conduit au Val-sans-Retour où se sont réunis de jeunes résistants réfractaires au STO. Mais la malédiction continue de poursuivre les lavandières de Brocéliande…
Critique :
A la lecture du résumé, je m’attendais à un mélange entre roman policier (un crime a été commis) et un récit fantastique avec un apport de légendes bretonnes. Cette impression avait été confirmée (pour sa seconde partie) par ce que je savais de l’auteur. Et bien, pas du tout, ça se rapproche plus d’une saga familiale (plus ou moins). On suit surtout un moment décisif de la vie de Gwenn mais aussi de ses contemporains, moment décisif dont l’origine se trouve dans le passé.
On sent que l’auteur aime et connaît bien son sujet : aussi bien la Bretagne que les légendes celtiques / arthuriennes comme le prouvent la présence de mots locaux (“épilles” pour “épingles” par exemple), la section “sources et remerciements” (qui permet de faire le tri entre le réel et le fictionnel en ce qui concerne la Bretagne et la seconde guerre mondiale) ou encore la bibliographie. Donc le voyage de ce côté là est réussi.
L’intrigue est agréable. Il est dommage au final que le résumé en dise autant (puisque la noyade n’a lieu qu’à la fin de la première partie) mais la lecture de ces 100 premières pages (sur un total de 567 quand même) n’est pas lassante car l’auteur sait nous intéresser à ses personnages.
Bref une lecture plaisante et enrichissante côté folklore breton.