Deuxième roman de James Herbert que je lis ce mois-ci, deuxième roman de maison hantée aussi et forcément la critique sera faite en parallèle avec ma lecture récente de Le Secret de Crickley Hall.
Résumé (éditeur) :
« Nous pensions avoir trouvé le refuge idéal, un cottage perdu au coeur de la forêt. Il était sans doute un peu délabré, mais tout à fait charmant et si paisible… C’est là que la magie a commencé. Midge et moi, nous avons atteint des sommets de créativité dans nos domaines respectifs : elle a peint des toiles extraordinaires et je me suis mis à jouer dela guitare comme un dieu ! Quant à l’amour qui nous unissait, c’est devenu la magie suprême…
Mais, comme toute médaille a son revers, le cottage avait lui aussi son mauvais côté. Et c’est là qu’intervient la mauvaise magie…
Aujourd’hui encore, j’ai de la peine à croire que des choses aussi terrifiantesaient pu arriver. Et pourtant… »
Critique :
Donc, comme précisé dans l’introduction, ce roman n’est qu’une énième histoire de maison hantée comme il y en a tant mais il a aussi ses bons côtés.
Encore une fois, comme dans Le Secret de Crickley Hall (qui a été écrit plus tard mais que j’ai lu avant), on a un couple de citadins (de londoniens) qui s’installe dans la campagne anglaise (cette fois la New Forest, plus au sud alors que Crickley Hall était dans le sud ouest), dans une maison isolée. Cependant, là où Crickley Hall était effrayant, Gramarye (le nom de la maison dans Magic Cottage) semble particulièrement accueillante, malgré son délabrement.
Les héros sont distincts de ceux de Le Secret de Crickley Hall, dans lequel on était face à un couple avec deux filles. Midge et son mari n’ont pas d’enfants, ni d’animaux domestiques. Mais les points communs semblent assez nombreux : les femmes restent à la maison (Midge est illustratice et travaille chez elle alors que Eve se consacre à l’éducation de ses filles bien qu’elle n’exclut pas de reprendre son activité de journaliste freelance), les hommes ont un emploi qui peut aussi bien les amener à travailler à la maison qu’à se déplacer (Gabe est ingénieur, il peut aller sur place mais aussi rester dans le manoir pour dessiner des plans et Mike, le conjoint de Midge, est musicien : il peut composer à la maison où il compte se créer un mini studio mais il peut aussi être obligé d’aller à Londres pour enregistrer).
Dans les deux cas, les femmes souffrent d’une perte : le fils d’Eve a disparu et elle apprend au cours du roman que le garçon est mort (ce deuil touche évidemment toute la famille mais Eve semble être celle qui extériorise le plus alors que les autres membres cachent leur peine, notamment pour pouvoir être capable de soutenir les autres) et Midge a perdu ses parents dans sa jeunesse. Cette douleur dans les deux cas rend les deux femmes plus réceptives au surnaturel : Eve consulte une medium et Midge se laisse approcher par une secte.
Attention SPOILER : un autre point commun réside dans le surnaturel et dans la menace qu’il représente. Alors que le début du roman (ainsi que les stéréotypes du genre) laisse entrevoir la possibilité que le danger vienne de la maison, à chaque fois la véritable menace provient de l’extérieur, du monde contemporain. Les fantômes de la maison ne sont généralement pas ce dont il faut se méfier, bien au contraire.. Je n’en dirai pas plus pour ne pas trop gacher la lecture.
Les deux romans sont bien écrits et malgré les ressemblances, les deux histoires sont bien différentes : un couple emmenage dans un ancien orphelinat hanté par ses anciens pensionnaires qui y ont trouvé la mort et dans l’autre un couple achète (avec difficulté) la maison d’une vieille guérisseuse. Les deux romans sont agréables à lire mais je trouve cependant que l’intrigue de Le Secret de Crickley Hall est mieux ficelée.
Magic Cottage est un bon roman, sympathique mais il n’exploite pas aussi bien le potentiel horrifique de la maison hantée que Le Secret de Crickley Hall. Il est moins efficace, peut être à cause du thème de la secte qui y est abordé. Je trouve le personnage de Mycroft assez peu réussi que les autres. Avec les années, il semble que James Herbert ait gagné en profondeur du point de vue de la construction des personnages. Un bon roman donc mais l’auteur semble avoir fait mieux par la suite.