Résumé :
Des cendres radioactives de Tchernobyl aux sombres ruelles de Paris, Le Baiser de Pandore entraîne le commissaire Heyland dans une course effrénée sur les traces, parfois sanglantes, d’une mystérieuse ukrainienne au passé trouble dont les yeux gris ont fait chavirer son cœur.
Critique :
J’ai lu ce roman dans le cadre de la Lecture Commune du site / forum E-lire. Et je remercie les personnages qui m’ont permis de bénéficier de cette lecture.
L’histoire est assez prenante. L’intrigue est pas mal ficelée mais je ressens une certaine frustration par la fin qui est donnée à cette histoire.
Coté personnage, je les trouve un peu stéréotypés. Heyland, le flic de polar pur et dur, sensible mais désillusionné, prêt à aucune concession mais qui s’attendrit sur toutes les âmes errantes… Sam, la secrétaire typique de privé, quoi que un peu plus allumeuse que d’ordinaire… Et surtout cette mystérieuse ukrainienne. Cette Delia est un peu plus travaillée que les autres, plus tiraillée, plus torturée et beaucoup moins saisissable que les autres personnages… Une pléthore de personnages secondaires aussi, parfois assez bien décrits (je pense à Anatoly, le vieux flic russe à la retraite, bien ambigu à souhait…)
Coté style :très très fluide. Ca se lit très bien (j’ai mis 3 jours pour lire les 330 pages, bon ça reste un jour de trop, voire deux, vu que la LC se terminait le 31 aout mais c’est une autre histoire). J’aime bien la manière dont les dialogues sont gérés (style direct pour l’interlocuteur et style indirect libre pour Heyland), ca fait très très polar et très fluide.
Par contre, à mes yeux, il y a un gros point noir dans le style : les anglicismes. Heyland parle d'”évidences peu convaincantes” (non, des preuves). Il mentionne ses “arguments” avec son ex-femme (alors que le mot querelle serait plus approprié). Un officier ordonne “tournez vos notes” pour dire refilez / passez / confiez. On refile à des gars qu’on veut semer une adresse bidon et le narrateur parlent des “coordonnées actuelles”. Ici il me semble que l’opposition n’est pas entre actuel et ancien mais bien entre faux et véritable (sens en anglais d’actual). Enfin l’utilisation des termes investigateur, investigation ou investiguer au détriment d’enquêter & co m’ont semblé aussi relevé d’anglicismes.
Evidemment la question des anglicismes me touche car c’est un peu mon boulot ^^. Mais a part ces quelques exemples le roman est bien écrit, se lit très bien mais laisse ce petit gout frustré à la fin.
[M.A.J.]
Suite à ma chronique, j’ai reçu un message de l’auteur qui me proposait de lire la seconde partie du roman (qui est à paraître). Le style est toujours aussi fluide et agréable. Les personnages toujours aussi bien dépeints, voire s’approfondissent sérieusement pour certains. L’intrigue, cette fois, est bouclée et bien bouclée, de manière assez inattendue mais tout à fait satisfaisante à mes yeux.
J’en profite pour rajouter que la 1e partie est disponible gratuitement ici et que ça en vaut le coup. (même si il vous faudra attendre pour la seconde partie ^^).