Résumé :
Phil Hasting, écrivain, vit surtout des scénarios qu’il écrit pour le cinéma. Ayant mis un peu de côté, il décide de s’éloigner de la Californie, d’aller de l’autre coté des Etats Unis, dans une ferme à Pittsville, pour prendre le temps de se remettre à écrire des romans. Il y emmène sa femme Gloria, ex actrice qui a abandonné les planches pour s’occuper de leurs deux fils jumeaux, Sean et Patrick (8 ans), les 2 garçons et sa fille d’un premier mariage, Gabrielle.Ils vivent désormais dans une ferme dont l’ancien propriétaire est mort en 1905 et dont la vie est entourée de mystères. Mais il se passe de drôles de choses dans le bois non loin de chez eux, des êtres inquiétants rôdent et ont décidé de s’attaquer aux trois enfants Hastings.
Critique
Raymond Feist est surtout connu pour ses cycles de fantasy : le Cycle de la Guerre de la Faille, mettant notamment en scène le jeune sorcier Pug. Tout d’abord Faërie n’est pas un roman de fantasy mais bien du fantastique (monde réel, la dimension magique est d’abord niée etc etc).
L’intrigue est au départ très classique : et si les légendes étaient vraies et en particulier les légendes sur les fées ? Intrigue donc très classique qui consiste à introduire une menace légendaire dans le monde réel.
L’originalité de ce roman réside dans les personnages et le ton utilisé. Moult détails très précis, voire très sordides, notamment sur le comportement pervers des créatures magiques. C’est très bien écrit, on ne voit pas les 520 pages défiler.
Les personnages sont pas mal développés, surtout les principaux : Phil, Gloria, Gabbie (et les affres du premier amour), les jumeaux. Les personnages secondaires sont plus plats : Jack, le fiancé de Gabbie (qui me semble trop lisse pour être vrai, trop propre sur lui et au final peu intéressant), Gary (l’assistant de Mark Blackman, écrivain qui fait des recherches sur Kessler, l’ancien propriétaire de la ferme) et Aggie (l’enseignante mentor aussi bien de Phil que de Jack). Seul Mark se démarque des autres personnages secondaires avec son goût du mystère, pratiquant la manipulation mais bienveillant cependant.
Le monde féerique est intéressant : riche en référence (comme le Songe d’une Nuit d’Eté, limite incontournable question fées, avec Titania, Oberon, le malicieux Puck et une référence à l’intrigue meme de la pièce de Shakespeare avec une mention de l’enfant que les deux souverains se disputent). L’auteur montre une certaine connaissance des légendes folkloriques sur les fées.
L’auteur a pris une intrigue assez banale et il en fait un très bon livre, grâce à certains de ces personnages, mais aussi grâce au ton et à la qualité de l’écriture. Comme quoi l’originalité ne fait pas tout, et qu’il n’y a aucun mal à redire une histoire déjà racontée, à condition de le faire avec talent.