Gamine, mes grands parents m’emmenaient souvent dans un vieux château des environs, le Chateau des Ravalet. Plus tard, je me suis plongée dans son histoire et j’ai assisté à des visites guidées… Vivianne Moore a publié un roman, Ainsi puis-je mourir, autour de ce lieu et j’ai voulu le découvrir…
Résumé (éditeur) :
Comme dans les contes de fées, il y a une rencontre magique : celle de Gabrielle, la romancière, et de Philip Sedley, un mariage et, bien sûr, un château. Sauf qu’ici, non loin de Cherbourg, dans ce pays de bocages et de légendes, entre ces murs épais, quatre cents ans plus tôt, a vécu une autre femme, Marguerite, qu’une passion tragique a menée à la mort. En faisant de ce destin le sujet de son nouveau roman, Gabrielle ne peut se douter qu’elle va en devenir la prisonnière. La fiction se mêle au réel, le passé au présent. L’histoire semble se répéter, telle une malédiction, et menace de faire de la jeune femme la dernière victime du château des Ravalet.
Critique :
J’ai feuilleté de nombreux livres qui voulaient raconter la « véritable » histoire de Julien et Marguerite de Ravalet, le couple qui hante les imaginations quand on parle de ce château. Pour la petite histoire, ces deux jeunes gens ont connu un sort assez triste qui fascine encore les locaux, et les moins locaux. Dans leur jeunesse, ce frère et cette sœur étaient inséparables. Puis il fut envoyé à Paris pour ses études et elle fut mariée de force à un homme plus vieux qu’elle, violent et cupide. Elle le quitta, retrouva son frère puis ils furent arrêtés, jugés et condamnés à mort pour inceste et adultère. Le roman de Vivianne Moore reprend cette histoire, avec plus ou moins de détails, et relativement fidèlement (de ce que je peux en juger vu que j’avais aussi lu une version « fiable », rédigée par un historien à partir de documents d’époque). Le seul point contestable résiderait dans la mort dans l’escalier : un propriétaire ultérieur aux amants de Ravalet fut assassiné dans le château. Une gravure plus ou moins de l’époque le montre allongé en travers des escaliers, mort. En fait, il fut bien assassiné, mais pas à cet endroit. Il fut poignardé à l’étage, au pied du tableau de Marguerite qu’il avait commandé, étant donné qu’il était lui aussi fasciné par la personnalité forte de la jeune fille.
Bref, tout ça pour dire que j’appréhendais ma lecture. J’aime l’histoire de ce château et j’ai feuilleté trop de versions fantaisistes pour en tolérer une de plus. J’ai donc apprécié la fidélité aux faits de l’auteure (bien que pour les besoins de son histoire elle a modifié une chose : le château n’appartient pas à des particuliers mais à la ville de Cherbourg). Nombreux sont les détails dans son récit qui révèlent une connaissance particulière avec la région et du château en lui-même. Je ne sais pas si c’est important pour le roman lui-même, cette fidélité. Mais en tant qu’habituée des lieux, c’est une dimension que j’apprécie.
Le roman est en fait constitué de deux histoires qui s’entremêlent, qui alternent. L’histoire de Gabrielle, d’origine modeste, qui est devenue une romancière et qui épouse le maître des lieux, Philippe et le récit sur lequel elle travaille, inspirée par les lieux : l’histoire de Marguerite et Julien. Le mélange des deux histoires est bien construit. Le récit se lit magnifiquement bien. J’ai lu ce roman assez vite (4 jours pour plus de 400 pages, c’est rapide pour moi) et j’ai eu du mal à me décrocher avant la fin. En fait je ne me suis pas décrochée, je l’ai fini ^^.
Pour moi, c’était un récit inattendu. Je m’attendais à une énième version romancée de l’histoire de Marguerite et Julien et je me suis retrouvée avec beaucoup plus que cela. Du suspense, une histoire d’amour, un roman sur comment écrire un roman… Bref une belle découverte. La saga des Tancrède de la même auteure m’attendait sur mes étagères. Peut être plus pour longtemps…