Quatrième de couverture :
Ne vous étonnez pas si vous vous croyez dans un film d’Hitchcock ; il n’est pas loin et il aurait adoré les confidences de Larry Mann, ce vieux monsieur exquis et légèrement psychopathe qui vit dans une maison délabrée du nord de Londres. Car il en raconte des choses, Larry. Sur les femmes, ces garces et ces ingrates ! Sur la vie et sur Mandy, la petite locataire du premier qui occupe toutes ses pensées. Elle n’est pas comme les autres, Mandy. Il l’idolâtre. Il la voudrait toute à lui. Du coup, cela se gâte lorsqu’il découvre qu’elle a un ami…
Critique :
J’ai beaucoup aimé ce roman. Il raconte l’attachement démesuré et malsain d’un vieux retraité pour sa jeune voisine du premier.
J’ai surtout aimé l’écriture du narrateur qui présente le point de vue de Larry, mais qui permet tout de même d’entrevoir la réalité. Alors que le vieux s’imagine être un ami proche de la jeune fille et qu’il interprète par exemple certaines de ses réactions comme de l’attention et un attachement véritable de la jeune fille pour lui, le lecteur peut y voir justement le contraire : un manque d’intérêt mais une visite de pure politesse. J’ai trouvé qu’il fallait réussir à faire passer les deux dimensions, faire ressortir les faits sous l’interprétation tordue du vieux Larry.
Autant j’ai aimé l’écriture et le jeu qu’elle induit, autant j’ai détesté Larry : raciste (il n’aime ni les noirs qu’il imagine peupler la fac où Mandy perd son temps à ses yeux, ni les jeunes indiennes à qui Ethel louait avant Mandy et qui avaient bien de la chance d’avoir un toit au-dessus de leur tête par rapport à ce à quoi elles sont habituées, selon lui, dans leur pays d’origine) et surtout, surtout, misogyne. Il hait les femmes. Il aime Amanda parce qu’il l’imagine différente des autres, différente de sa femme qui l’a abandonné et différente de sa fille aussi.
Bref, c’est un roman intéressant du point de vue de l’écriture car le lecteur est obligé de prendre du recul, de s’interroger sur ce qu’il lit, vrai ou déformé avant d’être rapporté ? A un moment du livre, je me suis même demandé qui était vraiment Ethel, ne pouvant faire confiance au jugement de Larry. On continue de lire pour savoir jusqu’où Larry ira et pour découvrir les petits secrets qu’il livre au fur et à mesure…