Résumé éditeur :
Game of Thrones est un phénomène, que nous parlions des romans de fantasy de George R. R. Martin ou de la série que HBO en a tirée. Tous deux font l’objet d’intenses discussions, tant à l’université que sur les blogs, autour des surprenantes représentations du pouvoir, de la complexité des structures sociales ou encore de la place et du rôle des femmes. Pourtant, aucun livre n’avait encore révélé en quoi l’univers de George R. R. Martin s’est construit sur les réalités d’un Moyen Age aussi bien anglais (citons la guerre des Deux-Roses) et français (le poids de la chevalerie) que chinois (la pression des Mongols) ou scandinave (les raids vikings). Pour en rendre compte, Carolyn Larrington va à la rencontre des géants, dragons et loups-garous dans les textes médiévaux ; elle cherche corbeaux, anciens dieux et autres sauvageons dans les mythes nordiques, avant de retrouver les sources de l’Orient gothique et exotique développé par Martin.
Ainsi, des Marcheurs blancs aux Fer-nés, de Castral Roc aux cavaliers Dothrakis, l’auteur offre un guide indispensable pour comprendre le fond et le souffle historique de la plus importante création fantastique du XXIe siècle.
Critique :
Cet ouvrage est un essai grand public qui trace un parallèle entre Game of Thrones (série et livres) et des sources variées, principalement médiévales. Les sources sont très diverses, principalement européennes mais l’auteur n’hésite pas à citer des sources plus vieilles au besoin de son propos.
En soi, l’ouvrage est intéressant mais je l’ai trouvé mal construit et pas assez rigoureux.
=> La construction : l’auteure a décidé d’organiser son propos au travers d’une approche géographique de Westeros, royaume par royaume. On commence par le centre de cet univers puis le nord puis l’ouest etc… Résultat on a un sentiment de liste, de catalogue. On décrit beaucoup les différentes zones mais je pense qu’une approche thématique aurait été plus productive et aurait permis de dépasser ce niveau descriptif.
=> La question des illustrations en passant. Quitte à faire une approche géographique, une carte de Westeros aurait été bienvenue. Certes l’ouvrage est riche en illustrations mais toutes relèvent de notre monde alors qu’on aurait pu s’attendre par exemple à des captures d’écran de passages de la série, comparées justement à l’iconographie médiévale pour illustrer un point. Cela dit les illustrations sont de bonnes qualités et on retrouve une table des illustrations en fin d’ouvrage avec les références complètes.
=> Le manque de rigueur. L’éditeur met en avant, dans la présentation de l’auteure, le fait qu’elle enseigne dans un établissement “prestigieux” à Oxford, qu’elle est une spécialiste et qu’elle a publié des ouvrages universitaires mais je regrette de ce point de vue la pauvreté des références. Tout d’abord, il y a des notes mais en fin de volume (je sais, goût personnel mais je me connais, je vais rarement lire les notes en fin de volume alors que jpeux les survoler si elles sont en bas de page). De plus certains points et certaines références auraient mérité, à mon goût, une note ou/et une référence. Par exemple, l’auteure cite la définition de l’orientalisme par Edward Saïd. Je ne connais pas ce monsieur mais j’aurais aimé une source car la définition m’intéressait mais que nenni, rien. (après, oui, je sais me servir de google mais bon …) Et pas de bibliographie en fin d’ouvrages en plus des notes.
En prime le livre a été écrit avant la fin de la série. Il mériterait surement une mise à jour car l’auteure pose des idées à droite à et gauche du livre qui font écho au dénouement.
Au final, un ouvrage à réserver à ceux pour qui les grandes lignes suffisent et qui ont envie de se renseigner sans vraiment creuser la question, et sans analyses en profondeur. Il y a clairement des choses intéressantes développées mais c’est brouillon, mal organisé et mal référencé. Dommage :s