Résumé (éditeur)
Dans une société proche de celle de la France à la veille de la Révolution, le sort des magiciens n’intéresse que quelques intellectuels contestataires. Les enfants dotés de pouvoirs magiques sont enlevés à leurs familles afin d’être éduqués à la Haute-École et contrôlés par la noblesse.
Au moment où le règne d’Urbain IV s’achève, Mérot l’Ancien, le directeur de la Haute-École, meurt et les complots se multiplient : marchands rêvant de pouvoir politique, soldats amers, paysans appauvris, magiciens asservis.
Hérus Tork, qui intrigue pour succéder à Mérot, achève sa patrouille annuelle à la recherche des magiciens cachés. Lors de sa dernière halte il capture Raoul des Crapauds, le fils d’un boulanger, mais ne repère pas Ian qui décide de partir à la capitale à la recherche des magiciens clandestins…
Intrigues de cour, magiciens d’une puissance inouïe, personnages engagés pour un monde meilleur, Haute-École est un livre d’action et d’émotions intenses.
Mon avis
Haute-Ecole est un roman très riche et très agréable mais qui ne m’a pas provoqué de coup de coeur. L’univers est très riche, même si l’action gravite autour d’une ville et d’un seul trône. Au final tous les héros convergent vers un seul lieu, la ville de Dramanorre. Ce pays est une monarchie absolue, frustrante pour les marchands qui considèrent qu’ils sont ceux qui créent la richesse du pays. De plus, le trône est étroitement lié à la Haute-Ecole, une institution qui forme les magiciens afin qu’ils servent leur pays. Ils traquent et emmènent de force les enfants dotés de pouvoir afin d’exploiter leur potentiel.
Chaque chapitre se concentre plus ou moins sur un personnage, et les points de vue alternent. On suit, consécutivement, Hérus Tork, un magicien intrigant qui fera tout pour parvenir à la tête de la haute école, Ian, un jeune magicien qui vit à la campagne, qui parvient à éviter les Chasseurs chargés de traquer les gens comme lui, puis Germain, un dramaturge qui vit à la cour etc… On multiplie les points de vue et cela offre une sympathique mosaïque… Cependant je trouve que peu de personnages sont vraiment approfondis : il y a Arik, courtisan du prince, mais qui cache un secret et Raoul, un jeune magicien. Les autres personnages sont un peu superficiels à mon goût et je ne suis pas parvenu à m’attacher aux autres personnages.
En terme de style, le roman est très bien construit. On a une division en 3 parties et chaque chapitre est introduit par quelques phrases d’extrait de documents fictifs propres à l’univers : Mémoires, essais historiques, journal intime, quelques répliques de pièces écrites par Germain. En bref, l’auteur reprend un certain nombre de pratiques courantes en fantasy : les extraits de textes en début de chapitre me rappellent l’Assassin Royal de Robin Hobb, l’alternance par chapitre des personnages qui se croisent n’est pas sans évoquer la structure du Trône de Fer. Même la fin, en évitant les spoilers, n’est pas inédite et se rapproche de la fin choisie dans un autre roman que j’ai lu récemment. Bref des ingrédients efficaces, certes, mais, même si je ne crois pas vraiment à l’originalité des histoires en général, il manque une patte plus personnelle au texte, quelque chose qui sortirait vraiment de l’ordinaire.
Donc un très très bon roman mais il lui manque un brin de personnalité pour que cela soit pour moi un coup de coeur.