Présentation éditeur
Alexandre le Grand est mort à Babylone le 28 daisios au soir, c’est-à-dire le 10 juin de l’an 323 avant J.-C., à l’âge de trente-trois ans. Alexandre le Grand ne meurt pas ce jour-là. Un mystérieux médecin qui se dit envoyé par l’oracle de Delphes le sauve d’une tentative d’empoisonnement. Six ans plus tard, Alexandre a tourné son regard vers l’Occident. Sur le chemin de ses nouvelles conquêtes se dresse alors la république de Rome, tout autant que lui convaincue de la grandeur de son destin. Qui des phalanges macédoniennes et des légions romaines aura la suprématie ? Entre l’histoire, l’uchronie et la fantasy, Javier Negrete revisite l’Antiquité, nourri par sa culture de la Grèce classique, sa passion des destins exceptionnels et son attention portée aux êtres qui les subissent.
Critique
Ce roman est une uchronie dont le tournant se trouve être la mort d’Alexandre le Grand. Selon wikipedia, “Alexandre le Grand meurt le 28 Dæsios au soir, c’est-à-dire le 11 juin 323, à l’âge de 32 ans à Babylone”. Des historiens considèrent qu’il meurt des suites d’une maladie, qu’il était affaibli par une vie dissolue… A l’époque, la rumeur courait qu’il avait été empoisonnée par les fils d’un de ses généraux.
Le roman s’ouvre sur un complot fomenté par l’une de ses femmes et l’un de ses généraux, amant de celle-ci. Et si ? Et si Alexandre n’était pas mort ce jour-là… L’auteur fait intervenir un mystérieux médecin qui sauve in extremis Alexandre, lui permettant de vivre de nombreuses années. Au travers de ce roman, le lecteur est invité à imaginer ce qu’aurait été le monde antique si la progression d’Alexandre n’avait pas été interrompue le 11 juin 323
Dans ce roman, Alexandre n’est pas un personnage très attachant. Il semble au départ dénué de sentiments, en tout cas envers ses femmes, le tout vu au travers des yeux de plusieurs de ses épouses. Il paraît irascible, secret et peu respectueux envers ses généraux et amis. Il est ambitieux et ne pense qu’à conquérir de nouveaux territoires. Heureusement pour le lecteur, on ne suit pas qu’Alexandre mais aussi ses proches (deux de ses femmes, certains généraux) mais aussi des gens du commun, par exemple deux soldats qui font peu à peu leurs armes au sein de l’armée d’Alexandre. Mais le personnage le plus intéressant me semble être le médecin, Nestor. Ce n’est pas un guerrier mais un homme qui tente de soigner les autres, y compris les ennemis d’Alexandre. Nestor est beaucoup plus humain qu’Alexandre mais il est aussi hanté par son passé mystérieux…
Un point que j’ai beaucoup aimé dans ce roman est son érudition sur la vie dans l’antiquité. La biographie de l’auteur sur le site de l’Atalante mentionne que ” Licencié en philologie classique, il a enseigné le grec ancien au lycée Gabriel y Galán de Plasence dans la communauté autonome d’Estrémadure.” Les détails sont foisonnants et c’est une vraie immersion dans l’antiquité que le roman nous fait vivre. La seule conséquence un peu regrettable que cela entraîne est une certaine lenteur dans le récit.
Globalement, malgré la lenteur de l’action, c’est une lecture passionnante qui plonge le lecteur dans l’empire d’Alexandre le Grand.