Résumé éditeur :
L’Empire de Bohen, le plus puissant jamais connu, qui tirait sa richesse du lirium, ce métal aux reflets d’étoile, que les nomades de ma steppe appellent le sang blanc du monde. Un Empire fort de dix siècles d’existence, qui dans son aveuglement se croyait éternel.
J’évoquerai pour vous les héros qui provoquèrent sa chute. Vous ne trouverez parmi eux ni grands seigneurs, ni sages conseillers, ni splendides princesses, ni nobles chevaliers… Non, je vais vous narrer les hauts faits de Sainte-Étoile, l’escrimeur errant au passé trouble, persuadé de porter un monstre dans son crâne. De Maëve la morguenne, la sorcière des ports des Havres, qui voulait libérer les océans. De Wens, le clerc de notaire, condamné à l’enfer des mines et qui dans les ténèbres découvrit une nouvelle voie… Et de tant d’autres encore, de ceux dont le monde n’attendait rien, mais qui malgré cela y laissèrent leur empreinte.
Et le vent emportera mes mots sur la steppe. Le vent, au-delà, les murmurera dans Bohen. Avec un peu de chance, le monde se souviendra.
Critique :
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Estelle Faye sait donner envie de la lire. Elle parle aussi bien qu’elle écrit. J’avais déjà lu le premier tome de La Voie des Oracles, Thya. J’ai acheté Les Seigneurs de Bohen lors du festival Les Voyageurs Immobiles à Cherbourg.
Tout d’abord le livre en lui-même est un bel ouvrage : une couverture magnifique par Marc Simonetti, beau papier, bonne reliure, un joli pavé (590 pages), des pages très denses.
Dès le départ, la narratrice, une espionne pour le compte de l’empereur, nous apprend que nous allons assister à la fin de l’empire. Nous allons suivre plusieurs personnages, qui ne se connaissent pas et habitent aux quatre coins de l’Empire de Bohen mais dont les actions vont contribuer à faire chuter ce régime.
L’un des points forts de ce roman, et mis en avant par l’auteure, réside dans la grande richesse de personnages. Cela va de la jeune couturière au mercenaire, du clerc de notaire à la sorcière. On partage leurs doutes, leurs pensées… Ils sont loin des stéréotypes fréquents dans ce genre de récit.
Le monde construit par Estelle Faye pour ce roman est aussi particulièrement dépaysant car elle ne puise pas dans les ressources mythologiques habituelles à la fantasy : pas d’elfe, pas de nain, pas de dragon mais des vouivre, des voldanoi. De même pour le cadre choisi, on est loin de l’époque médiévale si fréquence dans les romans habituels. Là, on se retrouve dans une ambiance plus moderne (certaines techniques sont disponibles comme les armes à feu ou l’imprimerie, ce qui n’est pas sans rappeler une certains influence steampunk), mais aussi plus agitée (une révolution couve dans cet Empire de Bohen).
Bref, une lecture que j’ai beaucoup aimée, pour ses personnages riches et variés et pour son univers si particulier.