Navarre, alias Raphaël, est un vampire vieux de plusieurs siècles, terriblement beau, joyeusement bisexuel et surtout un assassin redoutable à la solde du Vatican. Pour sa nouvelle mission, il est envoyé au Brésil sur les traces d’un ancien nazi. Mais, entre les divinités locales et la chaleur du Carnaval, la chasse ne s’annonce pas de tout repos… d’autant qu’il se retrouve accompagné d’un prêtre, au dogme laxiste, et d’une autre créature de la nuit, Dana, particulièrement attirante.
Rythmé, drôle, étonnant, osé… Dans la lignée de L’Héritière, Jeanne-A Debats, avec Métaphysique du vampire, réinvente le roman vampirique pour mieux nous faire s’interroger sur la notion d’humanité.
Critique__
Cet ouvrage regroupe 4 nouvelles : ” Métaphysique du vampire”, “Lance”, “Ovogenèse du vampire” et “La Fontaine aux serpents.” Je parle de nouvelles mais la première est sensiblement plus longue que les autres et occupe la moitié du recueil (183 pages sur 362). J’ai lu l’édition Hélois qui est une réédition et qui est complétée par une postface par Jean Marigny (professeur de littératures anglaise et américaine, spécialiste de la figure du vampire). Tout d’abord le livre est un bel objet avec une couverture d’un rouge très sanglant, quoi de plus approprié.
Les quatre histoires tournent autour d’un personnage commun, Navarre, un séduisant vampire qui travaille alors pour le Vatican pour supprimer les être surnaturels qui pourraient rompre l’équilibre existant et exposer le monde surnaturel aux yeux du monde. J’ai déjà rencontré ce personnage dans L’Héritière du même auteur mais, bien que j’ai lu d’abord ce roman, le recueil fut écrit et publié avant.
Chacune des nouvelles a son cadre propre, aussi bien géographique que historique (Amérique du Sud en 1969, Allemagne nazie, Londres du fin du XIXe siècle, planète futuriste). Chaque histoire est indépendante même si certains détails se retrouvent et créent un univers cohérent (règles hiérarchiques des vampires dans le monde de Jeanne-A Debats, vocabulaire qui leur est propre, personnages croisés ou mentionnés).
Ce que j’ai aimé, c’est comment l’auteur fait se rencontrer des univers spécifiques distincts. Par exemple dans la première nouvelle, “Métaphysique du vampire”, Navarre se heurte aux croyances vaudou. Dans une autre nouvelle, il se retrouve dans une histoire fortement inspirée par la “Matière de Bretagne”. Bref, chaque nouvelle offre la possibilité à l’auteur de faire un mélange des genres. Après, ça plait ou pas. Par exemple, j’ai eu un peu de mal avec l’ambiance futuriste de “La Fontaine aux serpents”. Mais globalement, c’est assez rafraichissant de voir ce mélange des genres.
Globalement j’ai bien aimé mais j’ai un peu de mal avec le format de la nouvelle (ce qui ne m’empêche pas d’en lire mais j’accroche moins). Donc en définitive j’ai préféré L’Héritière et j’ai hâte d’en dévorer la suite.