J’ai découvert ce roman dans le cadre de la lecture du mois d’octobre du Cercle d’Atuan. Un roman très intéressant, avec peu d’action mais beaucoup de réflexion et qui n’est pas sans rappeler par de nombreux aspects son prédécesseur Fondation d’Isaac Asimov.
Résumé :
Nous sommes au début du XXIe siècle. Le monde est en ruine, dévasté par le fléau Retombées, qui tue et cause la naissance d’enfants difformes. Parmi les décombres, il y a un ordre religieux, l’Ordre Albertien de Leibowitz, qui rassemble et protège les livres d’avant la catastrophe en espérant redécouvrir la science d’avant et la mettre à profit.
Critique : Ce texte relève de la science-fiction post-apocalyptique, genre dont je ne raffole pourtant pas mais ce roman a un charme qui me pousse à le lire malgré ma première réticence.
Côté construction du roman, il est composé de trois parties, qui sont chacune une nouvelle version d’une nouvelle publiée de manière indépendante dans les années 50. Premier point commun avec Fondation. Résultat, les personnages alternent et il n’y pas de personnage principal, mis à part peut être ce fameux saint Leibowitz ainsi qu’un personnage assez mystérieux du nom de Benjamin qu’on croise dans chacune des parties.
Côté intrigue, une civilisation a fait place au chaos à cause de conflits internationaux et qui ont donné lieu à l’usage de l’arme atomique. Vu l’usage que les hommes ont fait de la science, les survivants décident d’instaurer la Simplification, grande opération de nettoyage afin d’effacer tout le savoir accumulé. Mais cet ordre religieux tente de sauvegarder ce savoir en espérant l’offrir à l’humanité, quand elle sera prête à en faire bon usage. Cette intrigue me semble aussi très proche de Fondation qui s’ouvre sur l’éclatement de l’Empire et la résistance des scientifiques afin de limiter la durée de l’âge des ténèbres qui s’ensuit.
Quelle originalité alors pour ce roman ?
Déjà son ambiance. On commence par une présentation assez optimiste lors de la découverte d’une relique de Saint Leibowitz mais l’ordre devra faire face au fait que la guerre n’est pas le fait de la science, mais des hommes. Donc une ambiance beaucoup plus lourde par la suite, hantée par le cauchemar de l’arme atomique et du questionnement « comment peut-on accepter d’utiliser cette arme quand on en connaît l’effet ? ».
Autre originalité : sa forte dimension religieuse. L’histoire de chaque partie se concentre autour de personnages qui font partie de l’Ordre Albertien de Leibowitz. On suit souvent les réflexions de l’abbé du cet ordre, ses tiraillements moraux et ses doutes et cette dimension justifie certaines prises de position de l’abbé (notamment contre l’euthanasie). Le problème à mes yeux, c’est que tout le monde ne se reconnaît pas forcement dans cette vision religieuse et surtout que l’auteur a utilisé de nombreuses citations latines ou carrément des passages, des dialogues en latin qui sont un peu perdus quand on a un latin aussi rouillé que le mien.
Globalement j’ai aimé ce roman mais j’ai finalement trouvé Fondation plus percutant (et à cause de la thématique et des positions des personnages je ne peux m’empêcher de comparer les deux). Un bon roman, parfois long, mais je ne regrette pas ma lecture.