Avant-dernier roman de Tom Sharpe, sorti quatre ans avant sa mort, ce roman est pas trop mal mais globalement décevant pour les habitués de la verve de l’auteur.
Le Gang des mégères inapprivoisées ou Comment kidnapper un mari quand on n’a rien pour plaire, derrière ce titre à rallonge (sachant que le titre original est simplement The Gropes) se cache l’un des derniers textes de Tom Sharpe.
Résumé (éditeur 10/18) Dans le Northumberland, depuis des générations, les dames Grope font régner la terreur. Signes distinctifs : un physique ingrat, une nature antipathique et des pulsions castratrices inversement proportionnelles à leur volonté de se reproduire. Qu’à cela ne tienne ! Chez les Grope, on kidnappe les hommes de mère en fille. Une coutume familiale dont le jeune Esmond Burnes va faire les frais…
Critique Le texte n’est pas mal en lui-même. Il se lit bien. Le rythme est d’autant plus soutenu que les chapitres sont relativement courts. Bref on retrouve bien le style de Tom Sharpe, décapant. Le problème réside à mes yeux dans l’intrigue qui s’effrite entre les personnages. Dans Porterhouse ou la Vie de collège par exemple, on suivait plusieurs personnages dont les actions permettaient de mettre en plus un final explosif.
Contrairement à d’autres romans, les différents fils de l’intrigue du Gang des mégères inapprivoisées tombent à l’eau, s’éteignent chacun de leur côté au lieu de constituer un grand final. Certes il y a des passages drôles, surtout au début du roman, mais la fin me paraît assez décevante, surtout comparée à celles d’autres romans du même auteur. C’est dommage car l’idée de départ était attrayante. Dernier petit regret : une traduction pas mal dans l’ensemble mais qui tombe dans le panneau sur certains points (p. 79 : le jeune Esmond se rappelle d’une jeune fille qu’il avait invité pour ses 18 ans et qui ira au même “collège” que lui, soit on garde le terme anglais, italique sans accent, college, soit on traduit par université, bref un détail mais quand même). Et le texte lui-même a des incohérences : un policier déclare plus tard qu’Esmond a 17 ans…