Ce recueil de 11 nouvelles est une anthologie publiée par le fanzine Fan2Fantasy, fanzine qui se consacre à l’initiation aux littératures de l’imaginaire (et non spécifiquement à la fantasy contrairement à ce que leur nom laisse sous-entendre). Ce recueil a été réalisé en partenariat avec le Vade-Mecum et le site les Histoires sans fin. Chaque nouvelle offre sa vision (plus ou moins pratchettienne) du personnage de la Mort.
Avis sur chacune des nouvelles :
Peur enfantine de Marie Devigne : j’ai bien aimé, l’emploi des notes de bas de page est très pratchettien et assez fidèle (les enfants voient la Mort sur le Disque-Monde)
Happy Halloween ! de Lydie Blaizot : j’ai aussi beaucoup aimé cette nouvelle qui offre sa version de l’origine du personnage de Jack O’Lantern.
Taux d’écolémie mortel de Mathieu Guibé : malgré quelques incohérences par rapport à Pratchett (les enfants voient normalement la Mort), j’ai apprécié les jeux de mots (parfois tirés par les cheveux) qui m’ont rappelé le fameux écho-gnomie des premiers tomes des Annales du Disque-Monde.
Sale Petite Peste d’Anthelme Hauchecorne : Pas mal. A la relecture, je suis tombée sur un passage qui m’a rappelé le jeu Discworld II Mortality Bites “-Qu’y a-t-il après ? (après la mort) – CELA DEPEND DE CHACUN. NUL NE S’EN EST JAMAIS PLAINT”. Ca m’a rappelé notamment les paroles de la chanson / générique du jeu, chantée par Eric Idle.
Les histoires de la Faucheuse de Blanche St Roch : j’ai eu du mal à accrocher et surtout je n’ai pas retrouvé la Mort de Terry Pratchett. En prime j’ai peu aimé quelques inexactitudes (le crâne de la Mort est décrit comme “putréfié”, alors que non, il n’y a plus de chair du tout, donc rien qui peut pourrir).
Le huitième métier d’Anthony Boulanger : Beaucoup de références (Rincevent, Ook, Ronnie etc etc) mais je n’ai pas trop aimé l’intrigue :s
Mort de Lame de Nicolas Saintier : Pas mal. La faux de la Mort casse et notre personnification anthropomorphique doit se retrouver un nouvel outil de travail.
Aux couleurs de l’âme d’Anne Goudour : J’avoue ne pas avoir été emballée par cette nouvelle. Assez bien écrite mais c’est l’intrigue.
Dé-faux de Nathalie Vidalinc : Je trouve la Mort un chouia trop hargneux, beaucoup trop humain.
La Mort se marre de Matthieu Gousseff : J’ai eu des difficultés pour rentrer dans la nouvelle. J’ai trouvé le début vraiment long et assez peu pratchettien.
Duel Mort-Bide de Richard Mesplède : Pas mal, même si la Mort me semble un chouia trop sadique.
Critique :
Mon avis est assez mitigé. Attention les nouvelles ne sont pas mal écrites ni rien, mais la qualité “pratchettienne” me semble assez variable. On parle ici d’une anthologie en hommage à T. Pratchett donc en tant que lectrice, je m’attends à retrouver des éléments que j’aime chez cet auteur comme son humour, son style (à jouer sur les mythes cf le Père Porcher ou à jouer sur les notes de bas de page). Je m’attends aussi à retrouver la Mort telle qu’elle est chez le créateur du Disque-Monde : ne comprenant pas les humains, tentant des activités humaines. Certains traits sont présents dans les nouvelles mais quelques nouvelles offrent une vision trop personnelle, trop différente de la Mort pour satisfaire un lecteur à qui on a promis un hommage à l’auteur anglais.(Par contre, pour une anthologie de connaisseurs de Pratchett, il est dommage de trouver une faute d’orthographe dans le titre d’une de ses oeuvres quand elle est mentionnée)
Ce qui me frappe, c’est toutes les activités que ces auteurs ont proposées à la Mort pour lui changer un peu son quotidien : squelette dans une école, chasseur de prime. On retrouve aussi souvent l’idée que la Mort s’ennuie et déprime à cause du coté routinier de son travail.
Enfin il est intéressant de noter la place consacrée à l’outil de travail de la Mort. La place de la faux se révèle déjà rien qu’avec les titres des nouvelles. Et certaines nouvelles reposent sur l’idée de “que ferait la Mort sans sa faux traditionnelle?”.
Bref un recueil intéressant mais inégal.