Résumé éditeur :
En cette nuit des temps, dans une société tribale écrasée par les rites, Tuvek s’affirme dès l’enfance comme un rebelle. Il est fils de chef, mais sa mère est une étrangère rejetée par la tribu. Son destin d’exclu, Tuvek va le défier en devenant un guerrier invincible. Et il part, courant de victoire en victoire. Jusqu’au jour où une ville l’accueille et l’honore tel un demi-dieu. On a reconnu en lui le fils d’un grand chef, Vazkor, lequel a péri de la main de son épouse, une sorcière aussi belle que dangereuse. Tuvek reprend le nom de son père et décide de le venger. C’est alors qu’un rêve lui apprend que « la sorcière blanche » est sa vraie mère. Que peut un guerrier, si valeureux soit-il, contre sa mère, contre une femme aux pouvoirs infinis ?
Critique :
Attention : spoiler sur La Déesse voilée de la même auteure.
Ce roman est le second tome de la trilogie” La Saga d’Uasti” de Tanith Lee. Le premier tome était consacré à la vie d’Uasti, la mère de Vazkor. On reprend donc un fil de l’intrigue du tome 1 là où elle l’avait laissé : elle abandonne ce fils dont elle ne veut pas à une femme qui risque d’être répudiée si elle n’offre pas de fils au chef de la tribu.
Comme dans le premier tome, on suit le personnage dans de nombreuses pérégrinations. Nombreux lieux s’enchainent, et à chaque lieu un statut différent pour Tuvek : fils marginal du chef qui doit faire ses preuves, libérateur d’hommes de sa tribu pris en otages, “possesseur” d’une belle esclave puis son époux, fils d’un tyran qui paiera pour les crimes de son père, prisonnier talentueux, traitre … On suit son parcours et on découvre avec lui les leçons qu’il tire de toutes ses mésaventures
{{Je n’avais pas encore appris que lorsque l’on est obligé de se répéter que telle ou telle chose vaut son prix, c’est que ce prix est trop élevé et qu’on le paie trop souvent.}}
J’avais aimé le portrait de femme que proposait ”La Déesse voilée” : prisonnière, sorcière, déesse, Uasti se débattait dans un monde d’hommes pour parvenir à être libre et se libérer de cette malédiction qui la poursuit. Côté condition féminine, ce n’est pas la même chose dans ce tome. Tuvek, au début du roman, est un barbare, qui ne connait que la violence (et l’amour de celle qu’il prend pour sa mère). Il traite les femmes comme les autres membres de sa tribu le font : il possède, il frappe, il viole. Il y a de nombreuses mentions de sa violence vis à vis des femmes. On pourrait se dire que le roman retrace le lent éveil de l’humanité et de la bonté de Tuvek. Certes il évolue au fur et à mesure mais, malgré ce qu’il apprend sur son père, il ne semble pas remettre en question son interprétation du passé de ses parents biologiques : Uasti a trahi son père et mérite de subir son courroux afin de venger son père. Bref, Vazkor n’est pas un personnage sympathique. Il excelle au combat mais il reste amer et violent. Il semble prendre un grand plaisir à la mort de ses ennemis.
J’ai hâte cependant de lire le troisième et dernier tome afin de savoir comment va se passer la rencontre entre ce fils rejeté et sa mère.